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Dernier vêtement (dresser un payssage), 2018

impression jet d'encre sur coton percal, polyester, coton, métal. Rien d'ordinaire, artiste-commissaire doux-soft Club, GHAM&DAFE, Montréal (Québec)

Activation performative, Pénélope Bourgois,
Chloé Baril-Chassé et Marion Paquette





 




Crédit photo : alignement











Dernier vêtement, c’est l’idée de choisir un habit qui représente un portrait de nous-même, une image fixe dans le temps. Le projet est rendu possible grâce à des discussions et dialogues entourant les récits personnels partagés dans le cadre d’une fiction : celle de s’imaginer choisir le dernier habit porté à l’événement de sa propre mortUn habit comme idée de confort, comme sensation de bien-être ou reflet de soi-même. Il y a quelque chose de performatif dans le fait se s’habiller tous les jours, de choisir tel ou tel vêtement. On projette une image; il s’agit d’une extension de soi que l’on contrôle selon nos humeurs, nos désirs ou nos principes. Le vêtement que l’on porte est identifiant et, au niveau de la mémoire, il peut servir de rappel, participant d’une image qui reste en nous, qui nous habite.

Le projet se déroule dans la Buanderie Spin Café du quartier Hochelaga - Maisonneuve. Étant entourée d’un parc et d’une école, la buanderie est sélectionnée pour son caractère vivant et convivial, sa lumière naturelle et sa table accueillante qui établissent un milieu propice à la conversation. À la fin de chaque rencontre, le vêtement est photographié comme mémoire de l’objet et des fragments sont extraits de la discussion. Ces éléments photographiques et textuels sont ensuite assemblés sous forme d’un jeté pour une personne. D’un côté est visible la photographie qui expose la surface extérieure du vêtement; au revers, le récit intime se dévoile. Un intérieur est ainsi perceptible grâce à cet échange.

Entrer en contact avec l’autre par la mise en scène du dernier vêtement permet l’édification d’un récit fictif et personnalisé de la mort. Il s’agit d’un prétexte pour s’imaginer mourir. Quoi porter à l’occasion de sa propre mort ? S’est-on déjà réellement posé la question ? Le sujet de la mort est très sensible et plutôt tabou – en ces termes, nos projections désirées se juxtaposent à la réalité incertaine. Poser cette question, c’est faire exister cette dernière et peut-être, commencer à l’accepter. L’acte de dresser un paysage, c’est raconter et réunir en fragments ces récits qui m’ont été partagés.















© Mariane Stratis, 2019